reduction

Réduction mammaire

RÉDUCTION MAMMAIRE : DIMINUER LE VOLUME DES SEINS

Les femmes qui souffrent d’hypertrophie mammaire peuvent avoir recours à la « plastie mammaire de réduction ». Cette hypertrophie se définit par un volume de seins trop important par rapport à la morphologie. On estime que pour une poitrine « normale », la distance entre le sternum et le mamelon est d’environ 19 cm ; on parle d’hypertrophie quand elle dépasse 23 cm, correspondant à des bonnets de soutien-gorge de 100 E. Mais il ne s’agit que de moyennes et ces seuls chiffres ne sauraient déter­miner un besoin de correction esthétique.

 

 

Plus la poitrine est importante, plus elle a tendance à s’af­faisser, en fonction de la loi bien connue de la pesanteur. Dans certains cas d’hypertrophie, on peut vraiment parler d’invalidité, à la fois psychologique et physique. Sur le plan physique, une hypertrophie mammaire entraîne des douleurs et des difficultés d’ordre fonctionnel : problèmes de respiration, courbatures à la nuque, douleurs au dos et au cou, du fait du poids de la poitrine, épaules « sciées » par les bretelles de soutien-gorge, etc. Par ailleurs, cette hypertrophie contrarie souvent la pratique d’activités physiques, contraignant à la sédentarité, et incite à se tenir voûtée pour tenter de masquer la poitrine, entraînant une accentuation des douleurs dorsales.

Trop souvent, l’hypertrophie, qui contraint à porter des soutiens-gorge spéciaux qui aplatissent la poitrine, entraîne aussi des difficultés d’ordre psychologique et des complexes : « Le regard des autres est parfois insuppor­table », témoignent régulièrement certaines femmes, qui ont alors le sentiment d’être perçues comme des « femmes objets ». D’autres, à l’inverse, estiment que des seins trop importants perdent leur dimension érotique.

Chez les adolescentes, une l’hypertrophie de la poitrine est, la plupart du temps, douloureusement vécue, même si elles ont du mal à l’exprimer elles-mêmes. Je me souviens d’une jeune fille venue consulter avec sa mère, qui ne put masquer ses souffrances, expliquant à quel point sa poitrine la gênait et l’empêchait de vivre une adolescence normale, comme les jeunes filles de son âge, combien cette poitrine instituait un décalage entre son apparence de femme et son âge réel de jeune fille. Si une intervention esthétique de réduction mammaire est possible sur des jeunes filles dès seize ans, il convient de s’entourer alors d’un maximum de précautions et de garanties, et d’agir en parfait accord avec la jeune patiente, bien sûr, mais aussi avec ses parents et, éventuellement, un psychologue. Sur un plan fonctionnel, il convient également d’être très vigilant car les canaux galac­tophores, qui conduisent le lait au mamelon, peuvent être endommagés lors de l’intervention. Toutefois, l’opération est moins traumatisante chez des sujets jeunes dont la peau est plus tonique et élastique.

Chez les femmes souffrant de surpoids, il est important de ne pratiquer l’intervention qu’à un moment où leur poids s’est stabilisé car un amaigrissement post-opératoire important pourrait entraîner une diminution du volume des seins et les faire retomber. Inversement, une prise de poids importante après l’intervention pourrait entraîner une augmentation du volume du sein.

Après une réduction mammaire, il arrive souvent que des femmes trop fortes perdent du poids et voient leur silhouette s’affiner non pas par un effet direct de l’interven­tion mais parce que, mieux dans leur peau, dotées d’une poitrine harmonieuse et débarrassées des douleurs dorsales, elles soignent davantage leur apparence et prennent plaisir à faire du sport. Concernant la grossesse, il convient d’attendre environ un an après l’accouchement avant de réaliser une réduction mammaire. Après l’intervention, nous conseillons de laisser passer environ une année avant d’ envisager une grossesse. C’est une des rares interventions plastiques prises en charge par la Sécurité sociale, lorsqu’on doit retirer au moins 300 g de tissu par côté.

Les réductions mammaires sont réalisées sous anesthésie générale et l’hospitalisation dure de 2 à 3 jours. Le chirurgien incise le sein sur la base des dessins réalisés auparavant en concertation avec la patiente. Il enlève ensuite une partie du tissu glandulaire, du tissu graisseux et de la peau puis remodèle le tissu restant. Si les aréoles sont trop larges par rapport à la nouvelle forme du sein, on peut réduire leur diamètre. Les tissus enlevés sont systématiquement envoyés pour analyse dans un laboratoire afin de déceler d’éven­tuelles cellules anormales.

Après l’intervention, il restera toujours une cicatrice autour de l’aréole et, selon le degré de ptôse – c’est à dire d’affais­sement – et l’importance de l’hypertrophie, une cicatrice verticale en forme de « T » inversé. Pour les patientes, ces marques ne constituent pas une – mauvaise – surprise post­opératoire au moment où on ôte leur premier pansement : elles sont informées avant l’intervention de l’emplacement et de la longueur de la cicatrice. En effet, la peau, et la peau seule, est responsable de leur forme puisque le sein n’a pas de muscle. Ainsi, il est impossible de réaliser une petite cicatrice lorsqu’il faut enlever beaucoup de peau.

L’apparition d’un œdème – gonflement – et d’ecchymoses ­bleus – constitue un phénomène normal et temporaire. Le port d’un soutien-gorge de maintien, jour et nuit, est recom­mandé pendant un mois puis, le jour seulement, pendant un mois encore.

Cette opération est peu douloureuse mais entraîne une gêne au niveau des cicatrices. Le résultat est considéré comme stable au bout d’un an. Pendant ce laps de temps, l’aspect des cicatrices évolue : elles sont blanches et fines durant le premier mois puis deviennent rouges jusqu’au quatrième mois environ avant de blanchir progressivement. Il est impératif de protéger sa poitrine du soleil pendant la première année en ne s’exposant pas et en appliquant régu­lièrement une crème solaire (écran total indice 60, en plus du maillot de bain).

Pour les patientes, il est gratifiant de savoir que les résultats sont pratiquement définitifs dans 95 % des cas.

Si le mamelon n’a pas été placé trop haut, si la poitrine échappe à un amaigrissement massif ou à un phénomène « yo-yo » de poids, le sein reste beau.

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Docteur Marc Divaris
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